vendredi 28 août 2015

Le bossu de Notre-Dame - critique cinématographique

Gary Trousdale et Kirk Wise, 1996
[Critique datant d'août 2014]

L'histoire
   Paris, fin du quinzième siècle. Le juge Claude Frollo, convaincu de sa supériorité morale et inflexible jusqu'à la cruauté, fait régner l'ordre dans la ville. Ses foudres s'abattent tout particulièrement sur la communauté des gitans, qu'il rend responsables de tous les maux de la société parisienne, et en particulier ses mœurs décadentes, réelles ou supposées. (Comme quoi, ça ne date pas d'hier.) Par une nuit froide, il tue accidentellement - ou pas - une gitane sur les marches de Notre-Dame. Cette dernière laisse échapper le nouveau-né qu'elle tenait dans ses bras. Frollo s'apprête à noyer l'enfant, affligé de malformation. Mais l'archidiacre de Notre-Dame, qui a assisté à la scène, lui fait honte et le convainc d'élever le petit garçon, à l'abri des murs de la cathédrale.
   Vingt ans plus tard, Quasimodo, ainsi baptisé par son père adoptif, est devenu le sonneur de cloches de Notre-Dame. Il vit reclus, mais ne rêve que d'une chose : descendre se mêler à la foule le jour du carnaval. Contre l'avis de Frollo, il finit par sauter le pas. D'abord élu roi du carnaval en raison de sa hideur, les choses tournent au vinaigre quand la foule décide qu'elle préfère faire de Quasimodo son souffre-douleur. Une personne lui vient heureusement en aide : Esmeralda, gitane d'une très grande beauté et acrobate hors-paire. Ce faisant, cette dernière s'attire les foudres de Frollo et doit se réfugier dans la cathédrale. Elle y est poursuivie par Phébus, le jeune et beau capitaine des gardes, qui préfèrerait entretenir avec elle des rapports beaucoup plus pacifiques. En désaccord avec la politique de Frollo, le jeune homme convainc Esmeralda de demander asile à Notre-Dame.
   Frollo est donc impuissant à faire exercer son autorité. Sa colère et sa confusion redoublent quand il réalise qu'il est également attiré par la gitane.

Mon humble opinion
   Il y a peu de gens qui placent ce film parmi leurs Disney préférés. Le Bossu n'est pas, il est vrai, la réalisation la plus aboutie des studios. Certaines maladresses lui interdisent sans doute le panthéon des incontournables - et il faut déjà que l'on considère que certaines productions Disney méritent ce titre. Mais, un peu à la manière d'un Dragons 2, c'est un film dont les intentions et les parti-pris me touchent par delà des choix discutables. Voici pourquoi.

   Il faut replacer le film dans son contexte historique. Les années 90 correspondent à ce qu'on appelle la "renaissance disneyenne", ou encore "l'âge d'argent de l'animation américaine". Après les années 50 et 60 qui sont considérées comme l'âge d'or du médium, et la mort de Walt Disney lui-même en 1966, la qualité et la quantité des films produits par le studio est généralement considérée comme décroissante. Disney produit des titres plus oubliables, tels que Bernard et Bianca (1977), Rox et Rouky (1981), Taram et le Chaudron Magique (1985) ou Oliver et Compagnie (1988). Tous les films de cette période ne sont pas bons à jeter - personnellement j'apprécie Basile, Détective Privé (1986) - mais il faut reconnaitre que sans le maître, le studio cherche sa direction artistique.
   Le succès, financier autant que critique, reprend à partir de La petite sirène (1989) ; le film bénéficie, certes, d'un budget plus conséquent que ces prédécesseurs. A partir de cette date s'enchaîneront plusieurs hits tels que La belle et la bête (1991) ou Aladin (1992), le point culminant de la période restant le succès du Roi lion en 1994.
   Mon analyse est que, enhardis par leur succès du début des années 1990, les responsables de Disney ont voulu s'attaquer à des projets encore plus ambitieux. Le roi lion, déjà, tirait son inspiration, non pas d'un des Contes d'Andersen ou des Mille et Unes Nuits, mais de Shakespeare. Cependant le déplacement de l'intrigue d'Hamlet de la cour du Danemark à la savane africaine, et les libertés inévitables prises avec le matériau d'origine, rendent la référence assez difficile à identifier, surtout pour des enfants. Après s'être attaqués à l'Histoire, la vraie, avec Pocahontas en 1995 (film que je trouve assez mauvais pour des tas de raisons techniques, et qui est de plus éthiquement problématique), le studio Disney tente l'adaptation directe d'un classique de la littérature : Notre-Dame de Paris, écrit par Victor Hugo en 1831.

   Sur le papier, l'adaptation animée d'un roman tel que celui-là est un projet très excitant. Les artistes de chez Disney - contant comme souvent parmi les meilleurs de la profession - nous offrent une description plutôt réaliste d'une période qui leur sert souvent d'inspiration dans leurs contes de fées. (Je pense par exemple à La belle au bois dormant (1959) ou à Robin des Bois (1973) dont l'intrigue est déplacée au quinzième siècle.) Les environnements sont très beaux : on s'immerge avec plaisir dans les ruelles crasseuses de Paris, surmontées par la majestueuse cathédrale et l'inquiétant palais de justice. La mise en lumière des décors est particulièrement réussie, maintenant le film dans une ambiance crépusculaire tour à tour propice à l'introspection, à la mélancolie, au drame.
   Je ne suis pas spécialiste de la période, mais la seule concession au réalisme que j'ai repérée est le fait que l'intérieur de Notre-Dame n'est pas peint : je ne sais pas si l'équipe artistique l'ignorait ou s'ils ont jugé que ça serait trop déroutant pour le spectateur, mais ça aurait pu rendre quelque chose de chouette. Mais bon, sur ce coup-là, je coupe les cheveux en quatre.
   Le design des personnages, plus réaliste également que la moyenne des films de l'époque, est bon, même si ma préférence va vers le trait plus stylisé d'un Mulan (1998).

   Bien sûr, l'intérêt du Bossu de Notre-Dame ne réside pas que dans son univers visuel. Le drame qui se joue à huit mains entre Quasimodo, Frollo, Esmeralda et Phébus, est, selon moi, un des plus intéressants que Disney nous ait jamais proposé.
   Je sais que le concept et la dynamique des personnages viennent de Victor Hugo. Mais il faut reconnaître que les réalisateurs du film ont pris un vrai risque en adaptant ce roman plutôt qu'un autre. Pour tout dire, ça fait bien longtemps que j'ai lu Notre-Dame de Paris, et en plus il me semble que c'était dans une version abrégée. Je n'ai donc pas bien le roman en tête et je ne peux pas critiquer le film en tant qu'adaptation littéraire. Je me contente donc de reconnaître une fois pour toute la responsabilité de Victor Hugo dans les grandes lignes de l'intrigue, et m'en retourne analyser le film en tant qu'œuvre indépendante.
   Dans de nombreux film Disney, la romance tient un rôle important, mais son déroulement est plutôt basique : la fille rencontre le garçon, tous deux sont jeunes et bien de leur personne. Bien souvent, ils tombent amoureux au premier regard, même si certaines circonstances viennent perturber cette attraction, et donner une intrigue au film. Ce schéma de base, et ses quelques subventions les plus évidentes, résument à eux seuls la quasi-intégralité du genre de la comédie romantique. S'il y a une troisième partie, presque toujours masculine, elle est souvent peu menaçante sur le plan sentimental, et bien vite évacuée par le scénario.
   Dans le Bossu, Esmeralda est convoitée par trois hommes, dont deux sont sympathiques au yeux du spectateur : Quasimodo, rêveur au grand cœur malgré sa difformité, et Phébus, qui se révèlera courageux et doué d'un grand sens moral. Cela signifie qu'au moins un des deux sera déçu, et à travers lui le spectateur, rendant la perspective d'un happy end plus incertaine. Ça peut sembler assez trivial, mais à l'époque de mon premier visionnage, dans les salles en 1996, ça m'avait beaucoup déstabilisée. J'étais persuadée qu'Esmeralda allait finir avec Quasimodo : c'était le protagoniste, après tout. Dans 99% des films que j'avais vus jusqu'alors, le héros, malgré ses difficultés, séduisait finalement la fille de ses rêves. Habituée que j'étais aux messages sur la différence et la tolérance (très fréquents dans les années 90, si vous vous souvenez), je ne doutais pas que la laideur de Quasimodo puisse être oubliée. Il n'en fut rien, car Esmeralda choisit Phébus.

   Vous remarquerez que jusqu'à présent, j'ai évité, pour décrire les sentiments des personnages du Bossu, de parler d'amour. C'est un des trucs qui m'a le plus frappée quand j'ai revu le film, pour la première fois, à l'âge adulte : ce film parle de sexe. Pas explicitement, bien sûr. Disney abordera le sujet frontalement quand les cochons voleront. Mais de tous les films du studio, celui là est de loin le plus proche de le faire.
   C'est au travers du personnage de Frollo que c'est le plus évident. Gardien farouche de la vertu, haïssant le péché et le pécheur, son univers mental tombe en morceaux quand il voit une jeune bohémienne danser sensuellement, et, quelques minutes plus tard, tandis qu'il tente de l'entraver, respire le parfum de ses cheveux. Dit comme ça, ça peut paraître un peu fleur bleue, mais la séquence est étonnamment poignante dans la mise en scène et dans le jeu du personnage. Quelques minutes plus tôt, la tension sexuelle entre Phébus et Esmeralda était déjà palpable.
    On peut également noter que la première fois que Quasimodo rencontre Esmeralda, c'est en entrant par inadvertance dans sa loge. La jeune femme est alors à moitié nue. Même si elle se couvre avant que le spectateur aie le temps d'apercevoir quoi que ce soit de son intimité, on se doute que pour Quasimodo, qui n'a jamais vu de femme de près, l'expérience est formatrice. Il y a aussi les nombreux symboles phalliques : épées, chandeliers, torches, gargouilles. Je sais que parfois un cigare est juste un cigare, mais dans ce cas précis, l'analyse freudienne me parait avoir du sens.
   C'est d'autant plus couillu de la part de Disney, si je puis dire. De même que dans ma critique, le mot d'amour n'est jamais sur les lèvres des personnages - on discute attirance, affection, tentation. Bien sûr à 8 ans, je suis passée au travers de tout ça. Mais pour un spectateur adulte, à moins d'être trop persuadé de l'innocence de Disney pour tirer des conclusions logiques, c'est plutôt évident.

   Du point de vue scénaristique, le choix de le pas transformer la tension sexuelle en tension amoureuse prend tout son sens.
   Combien de fois a-t-on roulé des yeux, dans un film, quand un couple se rencontre le matin, se jure fidélité éternelle dans l'après-midi et se marie le soir, en grande pompe ? Si on admet que Phébus et Esmeralda sont a un stade précoce de leur relation, qui se base encore sur l'attirance physique et sur des valeurs communes, leurs interactions paraissent justifiées et naturelles. Ils appartiennent tous deux à des catégories de populations susceptibles de pratiquer l'amour libre. Par ailleurs, la découverte de leurs libidos respectives justifient très bien que Quasimodo et Frollo, soit placent la gitane sur un piédestal, soit la considèrent comme l'incarnation du diable. Globalement, les interactions entre les quatre personnages principaux m'ont frappé par leur crédibilité, si on les compare aux autres production du même type.
   J'ai déjà entendu reprocher aux personnages de ce film une certaine fadeur, particulièrement Phébus et Esmeralda. Compte tenu du ton du film, ça me parait assez injuste. Certes, tous n'ont pas une évolution spectaculaire. Esmeralda reste plus ou moins la même tout le long du film. Phébus, s'il décide à mi-film de se rebeller contre Frollo, choisit d'exprimer des convictions personnelles déjà présentes au début de l'histoire. Mais le film dure un peu moins d'une heure vingt et parait se dérouler en quelques jours. Il aurait sans doute paru très artificiel que tous les personnages effectuent des virages à 180°. Phébus et Esmeralda sont des gens bien, qui confrontés à des circonstances difficiles prennent les bonnes décisions, et ce en évitant un ton trop moralisateur (un peu parfois, mais ça pourrait être tellement pire). C'est suffisamment rare pour être signalé, en particulier dans les films destinés à un jeune public.
    Esmeralda, par ailleurs, se voit hissée au rang de mes 'princesses Disney' favorites. (D'accord, techniquement ça n'est pas une princesse. Mais elle ne serait pas la seule à usurper le titre.) Sa personnalité est forte et indépendante, sans tomber dans le cliché de la princesse rebelle. Elle sait être gentille sans être niaise : on sent que Quasimodo, au début, la met mal à l'aise, ce qui est d'une honnêteté rafraichissante. Elle a de nombreux talents, allant de la danse du ventre au maniement basique de l'épée en passant par la prestidigitation. Si elle se case avec Phébus, ce n'est pas dans une recherche monomaniaque du grand amour, mais parce qu'il est là et qu'elle en a envie. Certes, il est toujours un peu problématique qu'un film ne présente qu'un seul personnage féminin significatif, mais on peut sans doute blâmer l’œuvre originale sur ce point. À tout prendre je trouve qu'Esmeralda reste meilleur role model que beaucoup.

   Venons en à notre héros, Quasimodo. Il ne me parait pas être le personnage le plus intéressant. Sa timidité et sa réserve rendent parfois ses scènes un peu poussives, et il embrasse un cliché un peu rebattu, l'outcast. Mais les leçons qu'il apprend son intéressantes et sortent un peu du lot. Là où de nombreux films jeunesse nous enseignent qu'avec de la volonté on peut tout faire, Quasimodo apprend à se battre pour ses convictions et à trouver sa place dans la société, même si ce n'était pas celle qu'il convoitait au départ.
    Le personnage le plus intéressant est Frollo. De nombreux méchants Disneyens de cette époque cherchent a obtenir le pouvoir (Scar, Ursula, Shan-Yu), Frollo cherche à le conserver. Socialement, il ne peut pas espérer monter plus haut. Pourtant, dés le début du film, sa cruauté trahit son insatisfaction. Ses conflits proviennent de démons intérieurs. Je sais que ça n'est pas vraiment une nouveauté cinématographique, mais c'est le type d'antagoniste qui m'a toujours le plus satisfaite. De plus, dans le cadre disneyen, il reste rare que les motivations du méchants soient aussi subtiles et détaillées. La scène de la cheminée, monologue où Frollo explique sa passion tragique pour Esmeralda, est sans doute la meilleure du film.
   En aparté, une question demeure. Il n'est pas très clair, dans le film, si Frollo est condamné au célibat par ses convictions personnelles ou par sa fonction. D'ailleurs, cette dernière est également assez survolée, et j'avoue que je ne suis pas sûre de ce qu'il est sensé faire dans la vie. On le présente comme juge, mais dans le roman il me semble que c'est lui l'archidiacre, ce qui en fait également un prélat. Si l'un d'entre vous avait la bonté de m'éclairer sur ce point, je lui en serait reconnaissante.

   Avec tout ça, on se demande donc comment Le bossu de Notre-Dame à pu à ce point passer à coté de son public. La raison me parait simple : je pense que le film ne s'adresse pas aux bonnes personnes. Toutes les choses dont j'ai parlés plus haut, et qui m'ont plu, sont les éléments les plus adultes du film. Les enfants passent à coté de la tension sexuelle entre les personnages. Ils peuvent, comme s'était mon cas, éprouver de la confusion à la résolution des intrigues amoureuses. Enfin certains passages sont assez choquants : la mort violente de Frollo, la plupart des scènes décrivant les activités professionnelles de ce dernier, ou encore la séquence où la foule torture Quasimodo, dont le rythme cauchemardesque flirte avec l'esthétique de Jérôme Bosch.
   Pour rendre un peu de légèreté au film, les réalisateurs ont choisi, comme à chaque fois, d'ajouter des sidekicks comiques : Djali, la chèvre domestique d'Esmeralda, et surtout Victor, Hugo et Laverne, les gargouilles vivantes de Notre-Dame (leurs noms ne sont pas des références aussi directes en version française). Si la chèvre est relativement inoffensive, les gargouilles détonnent beaucoup avec le ton du film. Leur humour référencé et anachronique n'est pas sans rappeler celui du génie d'Aladin, mais là ou ce dernier était une des forces du film, les gargouilles font tâche. Je trouve leur design assez raté, et elles ne sont pas drôles. Plutôt que de détendre l'atmosphère, elle viennent simplement ruiner le ton plus sombre des séquences précédentes.
   Il est sous-entendu que les gargouilles ne sont pas vraiment vivantes, mais issues de l'imagination de Quasimodo. Il est vrai qu'elles ne se manifestent qu'à ce dernier, à part dans à l'occasion de petits gags qui peuvent se lire au sens métaphorique. A la base, ça me semble être une bonne idée. Ce dispositif permet au bossu d'avoir quelqu'un a qui expliquer ses enjeux, la figure traditionnelle du confesseur au théâtre. De plus, un des motifs centraux du film est que la cathédrale reflète les états psychologique des personnages : le respect mélancolique d'Esmeralda, la culpabilité de Frollo, etc. Mais ces personnages auraient du se présenter d'une autre manière. Ils clashent avec le sérieux du film.

   L'épilogue du Bossu est un peu expéditif, également. Les parisiens se retournent contre la tyrannie de Frollo et, après sa mort, traitent Quasimodo en héros. Ce dernier sait qu'il s'est fait des amis pour la vie dans le couple heureux d'Esmeralda et Phébus, et bénit leur union. Si je trouve que ce n'est pas en soi une mauvaise morale, le changement de ton un peu rapide et la fin un peu précipitée donne aux dernières minutes un coté niais qui était relativement absent du film. La question de la sexualité des personnes handicapées reste en suspens : Esmeralda a bien de droit de préférer Phébus, mais Quasimodo trouvera-t-il un jour l'amour ? A leur décharge, c'est une question qui reste épineuse encore aujourd'hui. Je ne saurais pas comment la traiter, si j'avais à le faire.
   Je comprend la volonté des auteurs d'avoir voulu donner à leur jeune public une film heureuse et rassurante, plutôt que de faire mourir tous les personnages tragiquement. Mais, à mon avis, elle ne fonctionne pas. De façon générale, tous les reproches que j'ai à faire au film concernent les moments qui s'adressent le plus explicitement aux enfants. Entendons-nous bien : il est tout à fait noble de vouloir divertir les plus jeunes. En tant qu'enfant, je ne sais pas ce que j'aurais fait de mes journées sans tous les produits culturels que j'ai consommé, et qui ont développé mon imagination pour le meilleur. Il est par ailleurs possible de divertir petits et grands dans une même œuvre ; ça n'est pas incompatible - les bronies vous le diront.
    Mais les auteurs de ce film avaient de façon évidente autre chose en tête. Les moments les plus réussis, les plus profonds, les plus épiques sont ceux qui me sont totalement passés au dessus de la tête à huit ans. A vouloir plaire à trop de monde, ils sont tombés dans le piège de ne vraiment satisfaire personne. Mais rien ne garantit que le film aurait marché s'il s'était adressé uniquement aux adultes. De toute façon, le merchandising est, chez Disney, la principale stratégie de retour sur investissement.

   On peut signaler la musique du film, aussi. Sans être mauvaise, loin de là, on pourrait la qualifier de plus savante que dans d'autres productions. (Je manque de technique musicale pour dire exactement en quoi, les mélomanes pourront peut être m'aider.) Stephen Schwartz, le pape de Broadway, et Alan Menken, signent des chansons assez difficiles à retenir et à fredonner après une première écoute. Ça peut expliquer que le film manque d'un des principaux ressorts du capital sympathie de Disney. Si vous n'avez pas vécu dans une grotte et que vous avez entendu comme moi à peu près dix mille interprétations de Let It Go après sa sortie, vous voyez de quoi je parle. Menken avait proposé des ritournelles beaucoup plus accrocheuses dans La petite sirène et Pocahontas, mais cette fois, il a clairement choisi une autre approche, plus intellectuelle.

   En résumé, Le Bossu de Notre-Dame est un film que je vous conseille vivement de redécouvrir à l'âge adulte, si ce n'est déjà fait. Je pensais que j'aurais moins de choses à dire sur un film que j'ai aimé, et me voilà a avoir pondu plus de 5 pages sur la sexualité des personnages de dessin animé. J'espère que vous me pardonnerez.

Un dernier grain de sel
  Direction artistique 3/4
  Histoire 3/4
  Personnages 3.5/4
  Humour 2/4
  Accessibilité pour le jeune public 1.5/4
     Total 2.6/4

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